Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 23 mars 2006

Des éclairs et des livres

Marseille, année scolaire 1963-1964. La couverture aux motifs rouges, blancs et noirs des classiques Bordas : en classe de cinquième, Corneille me raconte Horace.


Quelque part en France, vers 1965, en été. J’avise dans un présentoir tournant L’Homme invisible de Wells, que je me fais offrir par mes parents. C’est mon premier Livre de Poche. Je crois que je ne l’ai pas conservé. J’ai encore cette œuvre, mais ce doit être un autre exemplaire.


Marseille, année scolaire 1965-1966. La traduction de La Guerre des Gaules en 10-18,  acquise dans la petite librairie (Librairie du Lycée, sans doute, je ne sais plus) qui faisait face à l’établissement. Pour ne pas me casser la tête avec les versions latines. Comme si le professeur allait être dupe…


Paris, septembre 1970. Une petite biographie de Van Gogh, brochée, à la couverture un peu criarde. C’est, je crois bien, le premier livre que j’achète chez les bouquinistes des quais de Seine.


Paris, décembre 1970. Rue Ternaux, la toute petite librairie du Monde libertaire (Fédération anarchiste). Minuscule, surchargée d’ouvrages, opuscules, brochures, tracts. J’y achète quelques livres et revues aujourd’hui introuvables, bien sûr.


Paris, juin 1971. Petit hôtel du XVe arrondissement. Je lis d’une traite le roman de Guimard, L’Ironie du sort, au Livre de Poche.


Luz-la-Croix-Haute, juillet 1971. Je vais retrouver un ami qui est moniteur dans une colonie de vacances. Il m’attend avec deux livres, Colline (Giono) et Bourlinguer (Cendrars).


Lamastre, août 1971. Je lis Christiane Rochefort, Le Repos du guerrier, et Chabrol, Contes d’outre-temps.


Marseille, 1974. Je lis Vailland, La Fête, en Folio, attablé au Comptoir de Paris où j’avale un sandwich.


Sousceyrac, août 1975. Impossible de trouver ici Le Déjeuner de Sousceyrac. Je l’achèterai à Crest.


Bruges, septembre 1975. Il neige, ou il va neiger bientôt. J’achète le roman d’Armand Lanoux, Le Rendez-vous de Bruges, au Livre de Poche.


Ne cherchez pas le pourquoi de cette note. Il n’y en a pas. Ce sont des éclairs de mémoire liés au livre et au temps. Est-ce que ça vaut les Je me souviens dont, à la suite de leur inventeur, tout le monde s’est emparé ? Quelques uns, par pudeur peut-être, ont osé des Je n’ai pas oublié. Bien sûr, je pourrais continuer mais on ne va pas chercher les éclairs, on ne les discute pas, on s’immole dans leur lumière blafarde.

07:00 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

Je ne sais pas pourquoi ton côté lunaire a toujours eu des orages. C'est sans doute lié à ce que tu appelles tes complémentarités. Ces distorsions de ta personnalité en sont l'un des redoutables charmes.

Écrit par : Martine Layani | jeudi, 23 mars 2006

"Bien sûr, nous eûmes des orages -
Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol."

Brel, évidemment, distique que l'on pourrait inclure dans l'*Ode aux livres* ?

Écrit par : Guillaume | jeudi, 23 mars 2006

En tout cas, je tiens le petit exercice que vous nous faites partager ce matin pour une science exacte. Votre note aurait pu faire, non pas cent pages, mais quelques mètres à l'écran, j'aurais déroulé, sans le moindre ennui, n'en doutez pas. Certains font des livres entiers avec une matière bien moins dense (et nécessaire [mot en italiques]) que celle-là.

Écrit par : Dominique Autié | jeudi, 23 mars 2006

Vous êtes gentil, Dominique, mais tout de même, ce sont de bien petites choses.

Ce qui m'a surtout étonné, c'est que ces quelques souvenirs se soient imposés, pratiquement dans l'ordre chronologique, et arrêtés net en 1975.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 23 mars 2006

... C'est parce que tu es un poète organisé :-))

Écrit par : Martine Layani | jeudi, 23 mars 2006

Oui, enfin, un organisé.

Écrit par : Jacques Layani | jeudi, 23 mars 2006

Les commentaires sont fermés.