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samedi, 05 novembre 2005

Gary parle

« Vivre entouré de chefs-d’œuvre, c’est s’accrocher d’une manière pathétique à l’immortalité. Chaque fois que je vais dans un musée et que je jette un coup d’œil à l’immortel, j’ai l’impression que la mort se marre. J’ai essayé de l’exprimer à travers le personnage de señor Galba dans Clair de femme, pour qui la Mort est un personnage toujours présent, presque visible. Malraux a passé sa vie à parler de l’immortel et de l’intemporel, mais au fond, il n’aimait vraiment que ses chats... On s’est toujours étonné de mon amour excessif pour les chiens : ils ont ceci de commun avec nous qu’ils ne savent pas ce qui leur arrive. Nous, on répond à cette ignorance par des chefs-d’œuvre et eux, en remuant la queue... Lorsque je vois un chien qui remue la queue à ma vue, je sens beaucoup mieux pourquoi je suis là que lorsque je vois la Joconde... »

 

Romain Gary ou le nouveau romantisme, entretien avec Jérôme Le Thor, dossier ajouté à Clair de femme, Cercle du nouveau livre, Taillandier, mai 1977.

20:35 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

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