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samedi, 17 septembre 2005

Septembre

Septembre a la peau moite. Il se fait lourd sur la ville aux arbres que leur condition de prétexte angoisse. Le septembre urbain sent la voiture et l’huile de vidange. Il a la couleur du flic de service : septembre est bleu-marine. Son air collant empoisse le béton. Les feuilles des platanes craquent dans la cour comme si Jupiter marchait dans un sous-bois, quêtant une terrienne aux cheveux défaits et aux seins ronds et blancs. Le gravier se prend pour un chapelet et le vent le chasse en priant. L’oralité du vent est, en septembre, le cantique patient de l’attente.

07:00 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

"terrienne aux cheveux défaits "? Cela me fait penser à :

La terre verte s'est donnée
au jaune entier, or et récoltes,
mottes, feuilles, grain, et pourtant
lorsque l'automne se levant
brandit son immense étendard
c'est toi qu'en cette heure je vois
et pour moi c'est ta chevelure
qui distribue tous ses épis.

Pablo Neruda, "La Terre" dans "Les vers du capitaine", Poésie Gallimard.

Écrit par : Feuilly | mardi, 20 septembre 2005

Très beau, bien traduit apparemment.

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 septembre 2005

Septembre

Le jardin est en deuil,
La pluie tombe en froides gouttes sur les fleurs.
Approchant de sa fin,
L'été frissonne en silence.

Du haut acacia l'or
S'égoutte feuille à feuille.
Étonné et languissant, l'été sourit
Dans le rêve mourant du jardin.

Longtemps encore, aspirant au repos,
Il s'attarde auprès des roses.
Il ferme lentement
Ses (grands) yeux las.

Hermann Hesse

Écrit par : Sébastien | mardi, 20 septembre 2005

Très beau. Mais la traduction me paraît plus difficile que celle de Neruda. Est-ce que l'espagnol se prêterait mieux au passage vers la langue française ?

Écrit par : Jacques Layani | mardi, 20 septembre 2005

Peut-être. Ce poème a été mis en musique par Richard Strauss dans ses Quatre derniers lieders. Mieux vaut l'écouter chanté par Elisabeth Schwartzkopf dans sa langue originale.

Écrit par : Sébastien | mardi, 20 septembre 2005

Les commentaires sont fermés.