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mardi, 13 septembre 2005

Les trois dernières notes du blog précédent

dimanche, 11 septembre 2005

Pour finir

Le nombre de mes ennemis présents sur la Toile ne cesse d’augmenter. Je les dérange en existant, en somme. Tout cela n’est pas très important. J’ai autre chose dans ma vie. Toutefois, je n’ai pas d’énergie à consacrer à des débats stériles avec eux, c’est très ennuyeux, lassant.

J’ai dit cent fois ici et ailleurs que ce blog n’était pas indispensable à ma survie. Mes réflexions sur les blogs et l’utilisation qui en est faite, qui pourrait surtout en être faite si le monde était intelligent, montrent – du moins, je le pensais – que je n’agis jamais sans réfléchir à ce que je fais, à sa nature, à sa très éventuelle valeur. Imaginer que, ce faisant, je me prends au sérieux serait une erreur. Bah, brisons là.

Ce lieu fermera donc dimanche prochain, le 18 septembre au soir. Je laisserai cette note affichée une semaine, afin d’informer ceux que mes petites bêtises intéressaient, pour qu’ils ne se cassent pas le nez sur une porte fermée, avec cette désagréable mention : « La page est introuvable ». Les commentaires restent ouverts, mais cette fois, je n’y répondrai pas.

Je n’ai aucune colère, aucune animosité, aucune aigreur.

Amitiés à tous. Bonsoir.

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jeudi, 08 septembre 2005

Les mémoires du taulier

Entre 10 et 11 h 30 environ, la fréquentation de ce blog connaît une pointe. Chaque jour, sans exception, le confirme. Lorsqu’il n’y a pas de nouvelle note, elle baisse rapidement, juste le temps, je suppose, pour les visiteurs, de lire les derniers commentaires, ceux de la veille, de la nuit, du matin, avant de s’en aller.

D’où la question que se pose, forcément, le taulier. Doit-il publier une note chaque jour ?

En juin dernier, je l’ai fait par jeu. Ce n’était pas très intéressant pour moi, même si, pour les autres, c’était varié. Disons-le : on ne peut pas faire une note par jour. J’entends : un texte d’une longueur au moins moyenne, qui dépasse tout de même les trois lignes, avec ou sans photographie, et qui ait une signification si possible autre qu’anecdotique. Mon but n’est certes pas de critiquer ceux qui le font, je ne livre ici que des considérations personnelles.

Donc, et ce n’est pas la première fois que j’en parle ici, mais c’est peut-être parce que j’y pense souvent, je me demande ce que viennent chercher les lecteurs. J’ai la chance d’avoir un public dont les réflexions dépassent « Moi aussi », « Ah oui, c’est vrai », et ce, que nous soyons ou non d’accord. Mais, en tout état de cause, je le répète, ici, le patron sert ce qu’il veut. Je refuse de tomber dans le piège du « Qu’est-ce que je pourrais bien leur raconter aujourd’hui ? ». Je persiste à dire que les forums sont plus riches que les blogs dans leur principe, parce que chacun peut proposer des sujets, lancer des discussions. Dans le blog, la plupart du temps, les commentaires sont liés au billet initial : ici, et j’en suis heureux, ils s’en détachent souvent, des conversations naissent alors entre les participants, ce qui finalement recrée un forum.

Autre sujet d’interrogation : jusqu’où dois-je rester courtois ? Il se trouve que je ne fais aucun effort, c’est ma tendance naturelle, ici et dans la vie. Mais je ne peux m’empêcher de réfléchir à cela. S’il se dit ici des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord, quelle doit être mon attitude ? Je suis sûr d’une chose : je n’ai jamais effacé ni caviardé aucun message et je ne le ferai jamais (il ne manquerait plus que ça !). Il a pu m’arriver de laisser dire, voire de protester sans trop de vigueur. C’est le débat dans lequel je me trouve à présent. Ma tendance naturelle, encore elle, est : « Cause toujours ». Donc, je ne dis rien. Ce ne sera peut-être pas toujours le cas. Toutefois, je déteste la polémique. Par conséquent, il est difficile de cerner mes possibilités de protestation et leurs conséquences éventuelles. Il est certain toutefois que je ne laisserai pas dire d’énormités dans ces pages sans gueuler un brin.

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mercredi, 07 septembre 2005

Un texte de Luc Bérimont sur la critique


Voici une opinion de Luc Bérimont (1915-1983), poète et écrivain français trop oublié. Elle a été publiée dans la revue Tel Quel. Je ne puis malheureusement pas préciser la date de la livraison, mais on sait que Tel Quel a paru à partir de 1960.
Quelques aspects de ce texte, peu au bout du compte, ont vieilli. Pour le reste, cette glose, d’une belle exigence, demeure considérable et proche de notre temps. Je n'en déteste pas la clausule.


J’attends de la critique qu’elle soit « éclairante », c’est-à-dire qu’elle me renseigne sur mes erreurs et sur mes fautes de parcours. J’attends aussi qu’elle comprenne le chiffre du livre, qu’elle décrypte, qu’elle m’aide à mieux m’enfoncer, à mieux entrer dans le jeu qui est le mien, dans la combinaison qui est la mienne à mon insu. Or – à une ou deux exceptions près – la critique (qui devrait servir de pont entre l’écrivain et ses lecteurs) est résolument tournée vers le public, à qui elle adresse des clins d’œil – quand elle ne fait pas des bons mots ! Le critique fait la roue, étale son érudition, masque le livre qu’il a pour mission d’éclairer. Le raisonnement analogique, les données comparatives, embrouillent encore plus, s’il se peut, les conclusions hasardeuses des docteurs. J’ai été, pour un roman récent, comparé tour à tour à Cronin, à Malaparte, à Camus, à Kafka et à Barbey d’Aurevilly. Je m’excuse de ne pas me sentir flatté de ces patronages illustres. Et surtout, je voudrais comprendre ce qu’il peut y avoir de commun entre Cronin et Malaparte ? Je sais bien qu’il y a un livre – le livre ! – écrit tous les deux ou trois siècles, et que tout le monde imite, interprète ou recopie, ou prolonge. Mais cela m’aiderait tellement si la critique était d’accord sur le livre que je prolonge, moi !...

Donc, et en conclusion, il est inutile de s’écrier : « Il n’y a plus de critique », ceci en levant les deux bras. « Plus de critique depuis Thibaudet ! » (sic). Il n’y a sans doute jamais eu de critiques « créateurs », au sens noble de l’expression. Si, Bachelard était un critique créateur. Mais était-ce un critique ? Pas une fois, il n’a sacrifié à l’anecdote, au pittoresque, au goût du jour. Il y a, d’un côté, la critique à ce niveau-là et, de l’autre, les échotiers. Le nom est d’autant plus justifié que, de nos jours, le critique ne lit plus – sinon « en diagonale ». La fréquentation des milieux littéraires, des cocktails et des confrères suffit à l’alerter. « Bel écho. Criez fort ». Ceci explique pourquoi tout le monde parle du même livre, en même temps : en chaîne. La curiosité, le crédit littéraire, sont morts depuis longtemps. Les mauvais écrivains célèbres les ont tués. Je comprends du reste parfaitement que la nécessité où se trouve le critique d’un grand journal de parler du dernier roman de la strip-teaseuse à la mode ou de la récente autobiographie de l’abominable homme des neiges ait dégoûté et détourné notre homme de la littérature. Un critique posait récemment la question : « Si Montaigne vivait de nos jours, trouverait-il un éditeur pour ses Essais ? » Franchement, je ne le crois pas. De même que je ne crois pas qu’il trouverait deux lecteurs parmi ces professionnels de la critique qui ne cessent de l’invoquer. On joue bien avec Robbe-Grillet, mais on sait que personne ne l’a lu. Alors ?... Alors, si l’un de nous a du talent, cela se saura dans un siècle ou deux : juste après la guerre atomique à laquelle personne ne croit mais qui aura lieu quand même. Je le parie sur nos ossements.

14:50 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0)

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