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samedi, 28 novembre 2015

Les fous de Guédiguian

À côté des « Contes de l’Estaque » et assimilés, l’œuvre de Guédiguian comprend de grands films longs, majestueux, comme La ville est tranquille, Marie-Jo et ses deux amours, Le Promeneur du Champ-de-Mars, Le Voyage en Arménie, L’Armée du crime. Son nouveau long-métrage, Une histoire de fou, est de ceux-là. De plus en plus, son propos prend de l’ampleur, le filmage est plus fluide, y compris, et c’est paradoxal, dans le montage cut qui est chez lui très utilisé. Il a aujourd’hui davantage de moyens et en use en professionnel, installant un rythme lent, une distorsion du temps réel comme d’autres se servent du ralenti pour, a contrario, exprimer la rapidité.

Des films comme Le Promeneur du Champ-de-Mars, Le Voyage en Arménie, L’Armée du crime et Une histoire de fou s’inscrivent dans l’Histoire en conservant toujours cet aspect romanesque, quand ce n’est pas romantique, auquel il tient. L’exactitude historique ne le contraint pas, il adapte librement, comme on dit. Il ne faut pas s’y tromper, ses films « épiques » ont toujours conservé un côté lyrique et les constantes de son cinéma sont toujours là. Surtout, ses certitudes sont encore présentes. Dans cette Histoire de fou, le sujet en comprend une : la vengeance ne sert à rien, ne mène qu’à l’escalade et aboutit forcément à une impasse. Oui, c’était déjà dans Lady Jane, ce film policier sans policiers, loin des topoï habituels, dans lequel Ariane Ascaride disait en substance, à un moment donné : « Ça suffit, on arrête ». Ici aussi, le jeune Aram, joué par Syrus Shahidi, va arrêter et le payer de sa vie, car, comme le déclarait Guédiguian à Politis.fr : « Le génocide rend fous victimes et bourreaux ».

Cet excellent film, dont la sortie a été repoussée, arrive ce mois-ci sur les écrans, hélas, au plus mauvais moment. Il y est question d’attentats (perpétrés à la fin des années 70, au début des années 80), ce qui tombe infiniment mal.

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19:50 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0)

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