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samedi, 09 décembre 2017

Le nouveau Guédiguian

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C’est sur un rythme très lent que Robert Guédiguian narre sa nouvelle histoire, La Villa, une rêverie supplémentaire sur le temps qui passe et la fidélité à sa jeunesse, à ses idées, à ses amours. Dans le décor superbe de la calanque de Méjean, à l’ouest de l’Estaque, il développe pas moins de sept histoires parallèles (au moins) sans sortir du cadre, allant son chemin d’un pas un peu triste, mélancolique, au fil d’une nostalgie contre laquelle il paraît lutter sans y rien pouvoir. L’action est scandée par le train de la Côte Bleue qui passe et repasse tout en haut de l’immense viaduc dominant la somptueuse calanque.

Image parfaitement nette, lumière de la Méditerranée sucée avec le lait et restituée avec justesse, jusque dans ses couchants, longs plans fixes ou presque fixes marquant le temps qui passe en même temps qu’il se fige, montage cut comme toujours, flot des générations qui se mêlent dans cette œuvre où les pêcheurs connaissent Claudel par cœur et trouvent le moyen de vivre leur rêve de toujours en faisant éclore un amour inattendu dans le cœur d’une femme blessée, meurtrie – Guédiguian traite de problèmes réels en maniant l’onirisme et, en ce qui concerne la scène finale, l’allégorie pure et simple. L’espoir appartient à la fois à la jeunesse – les trois enfants migrants – et à la sincérité absolue des autres personnages – du couple âgé qui se suicide aux gens mûrs que jouent ses comédiens habituels. L’espoir, c’est crier sous le viaduc à la recherche de l’écho. L’écho, c’est la réponse de demain aux tristesses d’aujourd’hui.

Photo La Provence