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jeudi, 04 décembre 2014

Histoires de titres

B4AizyxIUAA5bMT.jpgIl semble qu’après la mode des phrases-titres (Le monde n’est pas assez, Demain ne meurt jamais, Meurs un autre jour) très inspirées, dans leur mouvement, leur allure, des titres de Fleming lui-même, on soit entré désormais, s’agissant des films de Bond, dans l’ère des mots-titres, Skyfall et, qui sortira l’an prochain, Spectre.

À ce propos, quelques réflexions.

Autrefois, Thunderball avait été traduit. Dans notre langue, le titre du film, comme celui du livre, devenait Opération Tonnerre. Un autre exemple : l’espagnol ne pouvant entendre Thunderball, le titre était changé en Opération Tonnerre (Operación Trueno). La langue allemande, elle, réclamait Feuerball et la suédoise, Åskbollen. Dans d’autres pays, il en allait de même. Ainsi, Goldfinger était mué, en Italie, en Mission Goldfinger (Missione Goldfinger). Au Portugal, Skyfall fut traduit Opération Skyfall (Operação Skyfall).

Cela témoigne d’une évolution de la langue française vers une perméabilité toujours plus grande aux tournures anglo-saxonnes. Il y a tout lieu de penser que, de nos jours, Thunderball ne serait plus traduit et sortirait en France sous ce même titre, à l’instar de Skyfall ou de Spectre (prononcer specter). Ce n’est pas le cas d’autres langues, qui paraissent mieux résister à l’invasion linguistique : leur structure ne permet pas de comprendre (d’entendre) Goldfinger, Thunderball ou Skyfall et les titres sont donc adaptés à l’imaginaire du public.

En France, on ne résiste plus, on parle anglais et, cest plus grave, on pense anglais.

15:42 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (4)